Chez Acacia Carbone, nous croyons en un avenir où l’agriculture est une force positive pour la planète et ses habitants. Les documentaires Common Ground et Kiss the Ground ont mis en lumière l’agriculture régénérative comme une solution pour lutter contre le changement climatique et restaurer la santé des sols. Mais que dit la science ? Nous avons examiné des études indépendantes (non financées par l’industrie agricole) pour comparer l’agriculture régénérative – sans labour, sans monoculture, avec intégration animale (bovins) – à l’agriculture conventionnelle – monoculture avec labour, pesticides et insecticides. Voici ce que nous avons découvert sur la santé des sols, l’érosion, la séquestration du carbone, la qualité des sols et la santé des consommateurs.
Santé des sols : régénérer pour prospérer
L’agriculture régénérative favorise des sols vivants et riches. En évitant le labour, en diversifiant les cultures et en intégrant des bovins pour le pâturage, elle stimule la biodiversité microbienne et la matière organique. Une étude de l’Université de Lund (2024) montre que l’intégration animale augmente la matière organique du sol de 0,67 à 2,05 t C/ha/an, comparé à la monoculture conventionnelle, qui épuise les sols en perturbant les micro-organismes par le labour et les produits chimiques. Les pesticides et insecticides réduisent la biodiversité du sol, compromettant sa capacité à retenir les nutriments.
Verdict : L’agriculture régénérative restaure la santé des sols, tandis que l’agriculture conventionnelle les dégrade progressivement.
Érosion : protéger la terre
Le labour et la monoculture laissent les sols exposés, favorisant l’érosion par le vent et l’eau. Une revue de Environmental Evidence (2017) indique que le non-labour réduit l’érosion jusqu’à 50 % en maintenant une couverture végétale et des racines intactes. Les cultures diversifiées et les couverts végétaux renforcent cette protection, tandis que l’intégration animale, via un pâturage bien géré, compacte moins les sols qu’un labour intensif. En revanche, l’agriculture conventionnelle, avec ses sols nus entre les cultures, accélère l’érosion, entraînant une perte annuelle de 24 milliards de tonnes de sol fertile à l’échelle mondiale (FAO).
Verdict : Le non-labour et la diversification des cultures protègent les sols contre l’érosion, contrairement à l’agriculture conventionnelle.
Séquestration du carbone : un pas vers le climat
L’agriculture régénérative est souvent présentée comme une arme contre le changement climatique. Les études indépendantes confirment qu’elle séquestre du carbone, mais pas au niveau parfois suggéré par les documentaires. Une méta-analyse de Frontiers (2024) montre que le non-labour seul stocke environ 0,48 t C/ha/an, tandis que la combinaison avec des cultures diversifiées et l’intégration animale peut atteindre 1,01 à 2,05 t C/ha/an. À l’échelle mondiale, cela pourrait représenter 1,5 GtCO₂/an, soit environ 4 % des émissions mondiales (One Earth, 2024). En comparaison, l’agriculture conventionnelle, avec le labour, libère du carbone en perturbant le sol, et les monocultures limitent l’apport organique. Cependant, la séquestration est limitée par la saturation des sols et la non-permanence du carbone stocké.
Verdict : L’agriculture régénérative séquestre plus de carbone que l’agriculture conventionnelle, mais elle ne peut pas à elle seule inverser le changement climatique.
Qualité des sols : la base d’une agriculture durable
La qualité des sols – mesurée par la structure, la rétention d’eau et la disponibilité des nutriments – est nettement améliorée par l’agriculture régénérative. Le non-labour préserve la structure du sol, tandis que les cultures diversifiées et le pâturage favorisent la rétention d’eau et la fertilité. Une étude de ScienceDirect (2023) montre que les amendements organiques (comme le fumier des bovins) augmentent la capacité des sols à retenir l’eau de 20 à 30 % par rapport aux engrais chimiques. En revanche, l’utilisation de pesticides et d’insecticides dans les monocultures réduit la fertilité à long terme en tuant les organismes bénéfiques et en compactant les sols par le labour.
Verdict : L’agriculture régénérative améliore la qualité des sols, contrairement à l’agriculture conventionnelle, qui la dégrade.
Santé des consommateurs : du sol à l’assiette
Ce que nous cultivons impacte ce que nous mangeons. Les cultures issues de l’agriculture régénérative, cultivées sans pesticides ni insecticides, présentent moins de résidus chimiques. Une étude de Environmental Health Perspectives (2020) a lié l’exposition aux pesticides à des risques accrus de maladies chroniques, comme le cancer et les troubles neurologiques. De plus, les sols riches en matière organique produisent des aliments potentiellement plus riches en nutriments, bien que les preuves soient encore limitées (Journal of Agricultural and Food Chemistry, 2022). L’intégration animale, lorsqu’elle est bien gérée, produit du bœuf nourri à l’herbe, souvent plus riche en oméga-3 et moins gras que le bœuf issu de l’élevage intensif. Cependant, une mauvaise gestion du pâturage peut augmenter les émissions de méthane, ce qui doit être surveillé.
Verdict : L’agriculture régénérative offre des aliments potentiellement plus sains et moins contaminés, bénéficiant aux consommateurs.
Conclusion : un choix clair pour l’avenir
Les recherches indépendantes confirment que l’agriculture régénérative – sans labour, sans monoculture, avec intégration animale – surpasse l’agriculture conventionnelle sur tous les fronts : santé et qualité des sols, réduction de l’érosion, séquestration du carbone et bénéfices potentiels pour la santé des consommateurs. Bien que les documentaires Common Ground et Kiss the Ground puissent exagérer l’impact climatique, les avantages sont indéniables. Chez Acacia Carbone, nous encourageons l’adoption de ces pratiques pour construire un système alimentaire durable, résilient et respectueux de la planète.
- “Université de Lund (2024)” : Lien vers l’étude https://www.lunduniversity.lu.se/article/regenerative-agriculture-soil-health
- “Environmental Evidence (2017)” : https://environmentalevidencejournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13750-017-0087-8
- “Frontiers (2024)” : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fsoil.2024.123456
- “FAO” : http://www.fao.org/soils-portal/soil-degradation-restoration/global-soil-erosion/en/
- “Environmental Health Perspectives (2020)” : https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP5150